Violences sexuelles dans l’Église : Les Evêques de France repoussent les annonces sur l’accompagnement des victimes adultes

Un retard qui inquiète : Les mesures pour les victimes adultes de violences sexuelles reportées à mars

Lourdes, un retard préoccupant dans la prise en charge des victimes adultes de violences sexuelles

Le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Éric de Moulins-Beaufort, a annoncé ce dimanche 10 novembre 2024, lors de la clôture de l’assemblée plénière à Lourdes, que la présentation d’un dispositif d’aide aux victimes adultes de violences sexuelles dans l’Église serait reportée à mars 2025.
Une décision qui suscite l’inquiétude des victimes, même si le principe d’un soutien a été validé.

“Le principe est acquis, mais nous avons encore des modalités à définir”, a souligné Mgr de Moulins-Beaufort, reconnaissant que le délai de cinq mois permettra de clarifier les points encore flous.

Des solutions divergentes envisagées pour l’accompagnement des victimes adultes

Les évêques se sont récemment réunis pour discuter des options disponibles pour structurer cette aide.
Deux principales voies ont été envisagées : la création d’une instance unique centralisée ou la délégation de cette mission à des structures locales dans les provinces ecclésiastiques.
Mgr de Moulins-Beaufort a précisé qu’une décision serait prise lors de la prochaine réunion, prévue en mars, après de longs débats.

Bien que les victimes se retrouvent dans une attente frustrante, il a affirmé : “Nous sommes déterminés à avancer malgré ce retard”.

La priorité à la justice républicaine et la reconnaissance des victimes

Le président de la CEF a réitéré l’engagement des évêques à privilégier la justice républicaine dans la prise en charge des abus sexuels, tout en ajoutant que pour les cas où les faits sont prescrits ou l’auteur décédé, une “justice restaurative” pourrait être envisagée.
Cependant, cette approche soulève des interrogations sur la compétence des responsables et la solidité des décisions à prendre.

“Il nous faut être sûrs que les personnes en charge possèdent la compétence nécessaire”, a insisté Mgr de Moulins-Beaufort.

Réactions aux révélations d’agressions sexuelles commises par l’Abbé Pierre

En évoquant les récentes révélations d’abus sexuels concernant l’Abbé Pierre, Mgr de Moulins-Beaufort a exprimé l’émotion et le désarroi des évêques, tout en soulignant que ces faits avaient été connus dès 1955, après le voyage de l’Abbé Pierre aux États-Unis.
Selon les archives de l’Église, des mesures avaient été prises à l’époque, mais ces actes ont été malheureusement oubliés par la suite, exacerbant la douleur des victimes.

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Juliette Bertoux, Journaliste
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