#MeToo : un réveil de la sexualité ou une illusion ?
Entre libération et désillusion, la sexualité après #MeToo a-t-elle vraiment changé ou n’est-ce qu’une nouvelle façade ?
L’impact de #MeToo : des mots, enfin
L’ère #MeToo a indéniablement laissé des traces dans notre société.
Comme la pilule dans les années 60 ou le sida dans les années 80, ce mouvement a modifié le paysage sexuel et social.
Les noms, les actes, les voix—de Weinstein à Depardieu, de Matzneff à Poivre d’Arvor—tout a contribué à faire émerger une conscience collective.
Mais cette évolution, pourtant si nécessaire, n’a pas fondamentalement changé l’essence de l’acte sexuel.
La sexualité est restée centrale, presque immuable dans ses fondements.
Selon certains sociologues, le débat porte désormais sur la place de la sexualité dans nos vies, sur son caractère essentiel et, surtout, sur les nouveaux rapports de genre.
Une sexualité plus diversifiée, mais pas transformée
La sexualité semble s’être diversifiée, dit-on.
Plus de cunnilingus, plus de caresses, de fellations.
Et pourtant, la pénétration reste ce pivot incontournable, cette obsession sourde qui ne se dissipe pas.
Même si les hommes y trouvent une forme de satisfaction que les femmes ne partagent pas toujours, l’acte reste au cœur des relations. Ironique, n’est-ce pas ?
C’est le visage même de l’inertie déguisée en progrès.
Draguer ou séduire : un jeu dangereux
La séduction, autrefois un jeu risqué mais stimulant, semble avoir perdu de son éclat.
Les hommes peinent à comprendre que les règles ont changé, et pourtant, quelque chose de fondamental résiste. Ils doivent séduire, mais d’une façon plus contrôlée, plus réfléchie.
Ce n’est pas que les femmes ne veulent plus être draguées, c’est que tout geste est potentiellement un faux pas.
La libération, vraiment ?
Les sociologues restent optimiste. Selon eux, une sexualité plus libre et heureuse est à notre portée, à condition qu’elle s’émancipe des vieux rapports de pouvoir.
Mais cette libération n’est pas que sexuelle, elle est aussi économique et sociale.
Les femmes, indépendantes financièrement, peuvent choisir.
Cette liberté leur donne le pouvoir de façonner leur sexualité loin des contraintes patriarcales.
Pourtant, l’ombre du passé plane toujours, silencieuse, sur les lits de nos désirs.
Sabine, 53 ans de Noisiel témoigne
Je me souviens de cette soirée d’automne, un peu morne, où je me suis inscrite sur Tropintense.
C’était après une longue journée de travail, le genre de journée où on a besoin de s’évader un peu.
J’ai commencé à discuter avec un homme, il semblait charmant, intéressant.
Ses messages étaient attentionnés au début, mais peu à peu, quelque chose a changé. Il devenait insistant, de plus en plus intrusif, jusqu’à franchir des limites que je n’avais jamais imaginées.Ses remarques étaient ambiguës, parfois même déplacées, mais je n’y prêtais pas attention. Je pensais que c’était sans conséquence. Et puis, il a commencé à m’écrire jour et nuit, à exiger des réponses, à poser des questions de plus en plus personnelles. J’ai essayé de lui faire comprendre, poliment d’abord, mais rien ne semblait l’arrêter.
Ce qui était au départ une simple conversation a basculé dans un harcèlement quotidien.Un soir, après une énième demande inappropriée, j’ai pris une décision. J’ai bloqué son profil sans prévenir.
Ce fut un soulagement.
C’est fou à quel point une situation peut dégénérer rapidement, même dans un cadre qui semble anodin.Si je raconte ça, c’est parce que je veux rappeler que personne ne mérite d’être harcelé. Sur Tropintense, comme ailleurs, il faut être vigilant et ne jamais laisser quelqu’un franchir nos limites. Aujourd’hui, je sais mieux repérer ces signes.
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Delphine Girodaingo, Rédactrice en Chef Rédactrice en chef spécialisée dans la séduction, la drague et la sexualité. Avec une plume audacieuse et un style direct, elle décrypte sans tabous les nouvelles tendances amoureuses et intimes.
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