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Sexisme et harcèlement au sein de Coallia : le silence imposé à Malika* et la complaisance de la direction
Malgré des accusations de harcèlement moral et sexuel portées contre son supérieur, la direction de Coallia se montre étrangement indulgente. Une histoire de brimades et de silence étouffé, révélée par des courriels, des témoignages accablants et le journal l’Humanité.
Le calvaire silencieux de Malika
Dans une société qui prône des valeurs de solidarité et d’aide sociale, Malika*, employée depuis six ans chez Coallia (un opérateur associatif spécialisé dans l’hébergement d’urgence), pensait trouver un sens profond à son travail. Pourtant, l’automne 2023 a marqué pour elle le début d’un enfer.
Son supérieur, Nordine D., nouvellement promu, lui impose un traitement à la fois dégradant et absurde.
Dans cette organisation vouée à l’hébergement d’urgence, elle ne se retrouve pas seulement dévalorisée en tant qu’employée, mais aussi en tant que femme.
Propos sexistes et agression physique : une descente aux enfers
Dès son arrivée, Nordine D. semble déterminé à soumettre Malika à une série de vexations quotidiennes.
D’après les témoignages de Sylvie K., ancienne collègue, il n’hésite pas à la réduire à des tâches humiliantes comme remplir des distributeurs de savon, tout en lui rappelant qu’elle n’est « personne ».
Le mépris et l’humiliation atteignent leur apogée lors d’une agression physique où il s’appuie de tout son poids sur elle, la paralysant de terreur.
Et ce ne sont pas là de simples paroles, mais des gestes, des actes qui, à chaque instant, détruisaient un peu plus sa dignité.
La misogynie ordinaire de Nordine D.
Mais le pire, c’est peut-être ce climat de misogynie rampante qui régnait dans le service.
Nordine D. s’adonnait à des commentaires sexistes d’une vulgarité affligeante.
Selon Malika, il se vantait ouvertement d’avoir recruté une nouvelle employée, qu’il voyait comme une marionnette sexuelle : « Elle devra me sucer pendant quatre mois pour être validée », déclarait-il sans vergogne.
Et cela devant plusieurs témoins, comme s’il s’agissait d’un fait normal, d’une réalité à accepter dans ce monde professionnel désincarné.
Une direction complice par son inaction
La réaction de la direction ? Un silence assourdissant.
Une simple mise à pied de cinq jours pour Nordine D., malgré des témoignages multiples, malgré les plaintes répétées de Malika.
À croire que le harcèlement, ici, se traite avec la plus grande légèreté, comme si l’on évitait soigneusement de déranger les choses établies.
Pourtant, le rapport du cabinet Clifford semblait recommander clairement son licenciement selon le journal de l’Humanité.
Mais rien n’y fait. Il est toujours en poste, protégé par une sorte d’impunité invisible, tolérée.
Les syndicats révoltés et un CSE ignoré
Face à cette injustice, les syndicats ne se taisent pas.
Force Ouvrière demande un CSE extraordinaire, dénonçant cette complaisance inacceptable.
Mais là encore, la réponse se fait attendre, et l’atmosphère reste viciée.
L’humanité explique même : « la directrice adjointe, Alice Brassens, s’opposant au licenciement de Nordine D., orchestre même secrètement un comité de soutien en sa faveur. »
Une lutte souterraine s’installe, et la vérité semble de plus en plus floue.
*Pour des raisons évidente, le prénom a été changé.
Sources : L’humanité
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Juliette Bertoux, Journaliste Journaliste spécialisée dans l’actualité coquine, sexy et insolite, aborde avec humour et légèreté des sujets qui titillent la curiosité. De tendances érotiques surprenantes aux anecdotes les plus osées, elle explore l’univers du plaisir sous toutes ses formes.
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