Polycule : L’illusion d’une libération dans les chaînes multiples du désir

Le polycule, nouvelle tendance des relations humaines, ne fait qu’accroître la complexité des désirs et des émotions, loin d’une véritable libération amoureuse.

Une nouvelle forme de chaos émotionnel

Le polycule. Un mot qui résonne comme la promesse d’un amour sans contraintes, une structure relationnelle où chacun pourrait s’épanouir, libre de ses choix. Pourtant, derrière cette façade de liberté se cache un labyrinthe émotionnel complexe, où les relations s’entremêlent jusqu’à l’absurde.

La polygamie, dans toutes ses formes — qu’elle soit sosorale, polyandrique ou autre — semble aujourd’hui un modèle trop simpliste face aux désirs débridés de la modernité.
Avec le polycule, nous avons atteint un point de rupture, un chaos organisé où la jalousie et l’égoïsme se dissimulent sous les masques de la tolérance et du partage.

Le polycule : miroir d’une époque qui se cherche

L’être humain est en quête perpétuelle de sensations inédites, de relations toujours plus transgressives.
Un tiers des hommes hétérosexuels au Royaume-Uni seraient prêts à accepter plusieurs partenaires, une augmentation vertigineuse depuis 2015.
Et pourtant, cette ouverture n’apporte pas nécessairement plus de bonheur.

C’est une fuite en avant, une tentative désespérée de briser les chaînes de la monogamie, sans jamais véritablement en comprendre la profondeur.

Le polycule, en réalité, n’est rien d’autre que l’écho d’une société en quête de soi, mais incapable de trouver un sens à ses propres désirs.

Craig, Jen et Andre : les fantômes d’une nouvelle ère

Prenons l’exemple de Jean, un homme de 33 ans vivant à Bordeaux. Craig partage sa petite amie, Jennifer, avec Laurent, un autre homme.
Ils vivent ensemble, se côtoient au quotidien, mais ne forment pas un couple à trois.
C’est là que réside l’ironie : ils cohabitent, partagent des moments de complicité, mais refusent d’admettre qu’ils sont tous liés par un fil invisible qui les empêche d’être pleinement heureux.
Jean et Laurent ne dorment pas ensemble, et pourtant, ils partagent tout, ou presque. Il y a une forme de malaise dans cette proximité forcée, une mascarade qui ne dit pas son nom.

Quand l’amour devient une routine partagée

Pour Jean, la relation de Jennifer avec laurent est une bouffée d’air, une évasion face à la monotonie. « Tant que Jen est heureuse, je le suis aussi », dit-il.
Mais cette affirmation sonne creux.
Ce n’est pas de l’altruisme, c’est une manière de refouler la jalousie qui, inévitablement, s’immisce dans ce genre de situation. L’amour n’est plus qu’un échange de bons procédés, une transaction où chacun cherche à combler le vide d’une routine mortifère.

Peut-on vraiment croire que cette « échappatoire » renforce les liens ? Ou s’agit-il simplement d’un mensonge qu’on se raconte pour éviter d’affronter l’inévitable : l’amour se délite lorsqu’il n’est plus exclusif.

La polyamorie : une promesse non tenue

Les études sur la polyamorie sont contradictoires. Si, sur le plan sexuel, ceux qui pratiquent la non-monogamie se disent plus épanouis, leur bien-être émotionnel en revanche semble en pâtir.
Les relations multiples exacerbent les besoins affectifs, sans jamais les combler. Certains spécialistes en non-monogamie consensuelle, prônent l’honnêteté et la transparence, mais ces concepts semblent bien fragiles face à la réalité des émotions humaines.
Chaque relation apporte son lot de frustrations, et la multiplicité des partenaires ne fait qu’amplifier cette sensation de vide.

Vous avez déjà expérimenté une relation polycule ? Partagez votre témoignage en cliquant sur le lien ci-dessous. Nous attendons vos récits avec impatience.

Delphine Girodaingo, Rédactrice en Chef Rédactrice en chef spécialisée dans la séduction, la drague et la sexualité. Avec une plume audacieuse et un style direct, elle décrypte sans tabous les nouvelles tendances amoureuses et intimes.