Une cérémonie de “ré-homosexualisation” sur la passerelle Debilly à Paris : l’action marquante d’une association LGBT+
Entre fête et revendication, le collectif Inverti.e.s rassemble des militants LGBT+ pour une cérémonie haute en symboles sur un pont controversé
Une réponse colorée sur la passerelle Debilly
Le jeudi 31 octobre, la passerelle Debilly, située au cœur de Paris, est devenue le théâtre d’une « cérémonie de ré-homosexualisation », orchestrée par le collectif LGBT+ Inverti.e.s.
Cette manifestation, qualifiée de “meilleur before d’Halloween de Paris”, a rassemblé près d’une centaine de militants, certains arborant des costumes en clin d’œil au religieux et des accessoires scintillants, dans une ambiance festive et militante.
Une opération Dionysos en réaction à une prière publique
La cérémonie fait écho à un événement antérieur : début octobre, des catholiques avaient tenu une prière publique sur ce même pont, dénonçant ce qu’ils considéraient comme un « mélange de blasphème, de satanisme et d’idéologie LGBT » lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.
Ce jour-là, le collectif Inverti.e.s a choisi de réinvestir l’espace, habillés de chapeaux roses, drapeaux arc-en-ciel et même de chapelets, pour réaffirmer leur présence et leur droit à l’espace public.
Slogans et symboles : une réappropriation assumée
Les militants n’ont pas manqué d’humour ni de créativité pour l’occasion.
Sur leurs banderoles, on pouvait lire des slogans tels que « Au nom des trans, des pédés et des saintes gouines » ou encore « In gode we trust ».
Certains ont même brandi des cartes du jeu Uno, aux couleurs vives et ornées de cœurs, symbolisant leur réappropriation de la passerelle parisienne.
« Ne laissons pas le terrain aux fachos », scandaient-ils au son de la musique, renforçant leur message d’unité et de résistance.
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Quand la symbolique olympique devient un terrain de lutte
Le collectif répond ainsi aux polémiques suscitées par l’ouverture des Jeux de 2024, en particulier autour de la performance de Philippe Katerine, le 26 juillet, où l’artiste, nu, s’était produit entouré de drag queens et de personnes trans. Un tableau inspiré de Dionysos, mais que certains chrétiens ont interprété comme une parodie de La Cène, provoquant des réactions de personnalités indignées. Inverti.e.s défend cette scène comme un geste artistique et une célébration inclusive.
Intervention de la police pour clore la soirée
Selon le quotidien Libération, l’événement a été écourté au bout d’une demi-heure : la police est intervenue, mettant fin aux festivités faute de déclaration préalable en préfecture. L’intervention n’a cependant pas entamé l’enthousiasme des participants, qui ont exprimé leur détermination à continuer leur lutte pour la visibilité et la tolérance dans l’espace public.
Et vous, que pensez-vous de cette réappropriation de l’espace public ? Partagez votre avis en commentaire ci-dessous !
Juliette Bertoux, Journaliste
Journaliste spécialisée dans l’actualité coquine, sexy et insolite, aborde avec humour et légèreté des sujets qui titillent la curiosité. De tendances érotiques surprenantes aux anecdotes les plus osées, elle explore l’univers du plaisir sous toutes ses formes.
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