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Accès aux sites porno : l’Arcom impose le « Double Anonymat » pour Contrôler l’âge des utilisateurs
La régulation de la pornographie en ligne et l’accès aux sites porno : enjeux et paradoxes d’une société voyeuriste
Une réglementation qui laisse perplexe
L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, communément appelée Arcom, vient de trancher.
Elle a publié vendredi 11 octobre 2024 un document précisant les exigences techniques que devront mettre en place les sites pornographiques pour bloquer leur accès aux mineurs.
Dans un contexte où la pornographie en ligne prospère, alimentée par une curiosité insatiable et une solitude omniprésente, l’Arcom impose désormais un référentiel technique qui doit impérativement garantir le contrôle de l’âge des utilisateurs pour un accès aux sites porno.
Étonnant paradoxe d’un monde où le sexe, tout en étant érigé en tabou, devient un produit de consommation courante, accessible à tous, y compris à ceux qui ne devraient pas encore y avoir accès.
Une majorité incertaine
Selon les données énoncées par l’Arcom, 2,3 millions de mineurs, ces êtres aux corps en pleine mutation, se fraient un chemin sur les sites pornographiques en France.
Ces chiffres, tout en choquant, semblent presque dérisoires dans l’immensité de l’espace virtuel, où la jeunesse cherche à se définir à travers des images souvent déshumanisantes.
La beauté de la chair se frotte à la froideur des algorithmes, laissant entrevoir les ravages d’une consommation effrénée et d’un contrôle désabusé.
Accès aux sites porno : un « double anonymat » pour masquer la réalité
Ce référentiel, en plus d’être un document administratif de plus, impose une condition quasi surréaliste : le « double anonymat ».
Un concept qui, tout en promettant de protéger la vie privée des internautes, révèle la vacuité d’une régulation qui cherche à contourner l’essentiel.
Qui peut croire qu’une telle mesure sera réellement efficace ?
Les sites pornographiques, sous l’œil vigilant de l’Arcom, doivent se conformer à ces nouvelles normes en l’espace de trois mois, sous peine de sanctions.
Une obligation qui ne manquera pas de faire sourire ceux qui, comme moi, savent pertinemment que la pornographie est, avant tout, un marché comme un autre.
Un véritable enjeu de société
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) salue cette initiative avec un enthousiasme feutré, comme si elle avait enfin trouvé un moyen de préserver ce qu’il reste de notre intégrité collective.
Pourtant, en parallèle, la promulgation de la loi Sren accorde à l’Arcom un pouvoir sans précédent : celui de bloquer, sans intervention judiciaire, les sites qui ne prennent pas les mesures nécessaires pour empêcher l’accès aux mineurs.
Un contrôle qui, sous couvert de bienveillance, s’apparente à une forme de répression.
Des mesures à prendre du côté des éditeurs de sites pornographiques…
Pour être en règle auprès de l’Arcom, les éditeurs de sites pornographiques devront mettre en œuvre plusieurs mesures spécifiques concernant le contrôle de l’âge des utilisateurs.
Voici les principales exigences qu’ils devront respecter :
- Système de vérification d’âge : Les sites devront instaurer un système de vérification d’âge fiable, allant au-delà d’un simple clic de confirmation.
Cela signifie qu’ils devront développer des méthodes concrètes pour s’assurer que les utilisateurs sont bien majeurs. - Double anonymat : Il sera impératif d’adopter un dispositif de « double anonymat », permettant de transmettre une preuve de majorité sans divulguer l’identité de l’internaute.
Cela vise à protéger la vie privée tout en garantissant que seuls les adultes peuvent accéder au contenu. - Choix des solutions : Bien que l’Arcom impose des exigences techniques, les sites restent libres de choisir les solutions qu’ils souhaitent adopter, tant qu’elles respectent les normes établies par le référentiel.
Des chiffres qui racontent une histoire
La réalité est là : plus de la moitié des garçons de 12 ans utilisant Internet se rendent chaque mois sur ces plateformes.
Loin d’être une simple statistique, cela raconte un récit plus complexe, celui d’une jeunesse égarée, qui cherche à combler des vides existentiels à travers des contenus qui ne font que renforcer une image déformée de l’intimité humaine.
Le sexe, en tant que telle, devient une marchandise, une commodité, un instant de plaisir dénué de toute profondeur.
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Juliette Bertoux, Journaliste Journaliste spécialisée dans l’actualité coquine, sexy et insolite, aborde avec humour et légèreté des sujets qui titillent la curiosité. De tendances érotiques surprenantes aux anecdotes les plus osées, elle explore l’univers du plaisir sous toutes ses formes.
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